Madame Gracianne LURO

Gracianne Eliçagaray naît le 2 septembre 1850 dans la maison Etxebestia de Gamarthe.

Elle se épousa Guillaume Luro le 20 octobre 1875 et ils partirent en Argentine où Guillaume Luro s’était constitué un important patrimoine.

Vers 1880, ils quittent l’Argentine et reviennent au pays natal. Ils s’installèrent à Lacarre.

Guillaume Luro décède en 1910, âgé de 79 ans. Mme Luro , à la tête d’une fortune assez considérable va se révéler une femme d’une grande personnalité.

Mme Luro était surtout connue pour sa générosité qui s’exerçait généralement avec beaucoup de discrétion : il s’agissait bien souvent de venir en aide à des personnes touchées par le malheur. A Lacarre, elle finança entièrement l’acquisition d’une belle maison située près de l’église afin que puisse s’y installer un petit groupe de religieuses de l’Ordre des Servantes de Marie d’Anglet.

Après la guerre de 1914-1918, son altruisme, sa générosité, allaient se manifester de manière plus éclatante.

Mme Luro eu  connaissance du sort malheureux de certains vieux agriculteurs qui, après une longue vie de labeur, vivaient dans des conditions difficiles dans des maisons parfois isolées où les jeunes « maîtres de maison » avaient déjà beaucoup de mal à élever leur famille.

L’idée de créer une maison de retraite pour ces paysans en fin de vie germa dans son esprit. Elle consulta des hommes de loi, prit contact avec des congrégations religieuses.

Mme Luro finança entièrement la construction et l’aménagement de tous les bâtiments ; l’installation et l’équipement chirurgical d’une clinique avec sa salle d’opération, l’édification d’une jolie chapelle munie de sa cloche et de ses vitraux honorant Saint Guillaume et Sainte Engrâce, (chapelle aujourd’hui détruite), la construction de bâtiments annexes à usage agricole.

Un jardin d’agrément, fleuri en toute saison, un potager soigneusement tenu s’étendaient devant la façade de la maison.

L’inauguration de cet ensemble a eu lieu le 1er mars 1924, et Mme Luro eut la satisfaction de voir le développement harmonieux de la Fondation qu’elle avait créée et qui eut la chance d’être dirigée par une Mère Supérieure très responsable, appartenant à l’Ordre des Franciscaines de Marie Immaculée.

Depuis, la Fondation n’a cessé d’évoluer pour s’adapter à toutes les nouvelles exigences hospitalières.

Faustin Bentaberry (1869 - 1936)

Né en 1869, dans la maison Arosteguia, appartenant à une famille de musiciens, il commença à travailler à la forge paternelle. Mais son emploi risquait de compromettre ses talents de clarinettiste. S’intéressant à la musique basque, il recueillit de très vieux airs locaux, conservés par son grand-père. Il les arrangea et se mit à les jouer. Il en garda également quelques autres, qui jusqu’à maintenant sont demeurés inédits et qui sont caractérisitques de la Basse Navarre.

Il créa alors son école de danses locales à Ispoure qui obtint très vite un vif succès. Un instant délaissés, les sauts basques redevinrent grâce à lui plus populaire que jamais, et ses élèves danseurs furent très vite admirés.

Avant la guerre de 1914, Edmond Rostand le fit appeler plusieurs fois dans sa propriété d’Arnaga à Cambo-les-Bains. La grande artiste Sarah Bernhardt, au cours d’un séjour chez l’auteur de l’Aiglon s’intéressa vivement à la musique basque de Faustin.

Sous le patronage du Musée Basque, Faustin Bentaberry et ses danseurs furent applaudis à Paris, à Londres, à San Sebastian, à Barcelonne, à Vergara, à Agen, à Biarritz et à Bayonne.

En 1934, Faustin dut subir une grave intervention chirurgicale. Après quelques mois de traitement, il put heureusement reprendre clarinette et violon, et conduire à nouveau les danseurs.

Le 15 février 1935, le ministre de l’Education Nationale nommait Faustin officier d’Académie, pour services rendus à l’Art Régional.

 

En 1986, la salle des fêtes d’Ispoure porte désormais le nom de Salle Faustin Bentaberry.

Aujourd’hui, chaque élève danseur, musicien répète en fait dans un cadre propice dédié à Faustin l’enchanteur, perpétuant toujours la tradition au sein du groupe « Libertimendia », association de formation à la danse basque.